Choybalsan-City : la terre a rendez-vous avec la lune

Publié le par marie-laetitia

Le "centre ville" avec internet à droite, la poste à gauche au 2nd étage

            On éprouve une sensation étrange lorsque l'on marche dans les rues de Choybalsan. Et puis d'abord, quelles rues ? Mais où suis-je donc, sur quelle planète suis-je atterrie, ou bien dans quel monde? Je me suis sentie quelque peu  désorientée par cette ville sans structure réelle quand j'ai fait mes premiers pas. Pourvue d'immenses espaces vides, on a du mal à distinguer un centre-ville, quand bien-même il y en aurait un, les rues ne sont en fait qu'un espace bétonné – plaques de béton récupérées sur les ruines soviétiques - entre les groupes d'immeubles. La terre, les bâtiments et les arbres – tous de même essence – ne forment qu'un seul élément monochrome de couleur beigeasse. Les bouches d'égout aux ouvertures béantes sont comme les trous d'un gruyère où l'hiver se réfugieraient les souris, des enfants fuyant leur condition de vie. La nuit tombée, il convient donc de faire attention où l'on met les pieds. Les jours de tempête, il est très difficile de faire la différence entre les murs des immeubles de l'air soviétique, le sol où l'on marche et les troncs d'arbres, tout ceci accentué par le sable bien poussiéreux de la même couleur qui vous enveloppe et vous rend aveugles, comme en pleine nuit. La dernière tempête fut terrible…

            La ville est calme, très calme, on pourrait presque dire qu'il y fait bon vivre, ce qui n'est pas faut à vrai dire. A côté d'Oulan-Bator, ville polluée et bruyante, ce n'est pas très difficile. Ici, il y a très peu de voitures – les gens n'en pas vraiment les moyens – donc peu de pollution, mais cela n'empêche pas les stations essences de pousser comme des champignons. Les rues sont la plupart du temps désertes, Choybalsan semble être une ville d'avantage peuplée par les chiens vagabonds cherchant quelque chose à manger.

            Le fantôme de celui dont elle porte le nom semble encore roder la ville, le héros révolutionnaire Choybalsan s'est il réincarné en l'un des ces chiens affamés ? Moine bouddhiste avant de devenir président sanguinaire de la Mongolie en 1928, on a coutume de le surnommer le Staline mongol pour les nombreuses purges qu'il ordonna au cours des années 30, notamment contre les moines et intellectuels. Choybalsan fut donc un peu la Stalingrad mongole, fortement industrialisée pendant les années fastes du soviétisme et qui aurait la Kherlen pour Volga.

            Aujourd'hui, ces industries désaffectées sont démontées petits à petits et les matériaux récupérés pour construire routes et bâtiments ou être revendus à l'étranger. Plus de travail dans la ville. Au loin, on peut aussi apercevoir les restes de quartiers russes situés à plusieurs kilomètres du centre. On se rend compte à quel point les Russes étaient prêts à peupler les zones les plus hostiles. Toutes ces ruines rajoutent une couche au caractère fantomatique de la ville, la guerre serait-elle passée par là ? Drôle de ville quand-même que Choybalsan qui survit grâce à sa propre destruction, un suicide se profile à l'horizon…

je vous laisse découvrir la ville en images via la vidéo :

Publié dans mission 2008

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B
Découverte intéressante cette ballade dans les rues de Choy, mais ou est l'opéra et la patinoire ??
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